Saynète

Une bonne fois pour toutes, « scénette » n’existe pas ! Même si vous le voyez écrit parfois, avec un é ou un è, il n’est qu’un néologisme et ne figure pas dans les principaux dictionnaires (du moins pas encore). Voici la définition de saynète tirée du dictionnaire de l’académie française : 

Nom féminin, emprunté à l’espagnol sainetequi était à l’origine le petit morceau de viande donné en récompense à un faucon de chasse, qui a désigné ensuite toute chose agréable etenfin, une petite pièce bouffonne. Ce mot est dérivé de sain (graisse), lui-même issu du latin médiéval saginum (saindoux, suif). 

En littérature, c’est une petite farce, en un acte, du théâtre espagnol, en vogue du début du XVIIème siècle à la fin du XIXème siècle. Autrefois, la saynète servait d’intermède pendant les entractes, un peu comme un amuse-bouche (en référence à la récompense que l’on donnait au faucon). Elle se jouait en un seul acte et faisait appel à peu de personnages. Par extension, c’est devenu une pièce courte, le plus souvent légère, jouée par des artistes comiques, des comédiens amateurs, etc. 


Satire   À ne pas confondre avec satyre 

La Satire (selon Quintilien) aurait été inventée par les latins. Cette pièce, en vers ou en prose (parfois un mélange des deux), était écrite pour critiquer et ridiculiser les mœurs publiques, ses vices, ses travers et ses défauts. On dit d’une œuvre qu’elle est satirique

Le Satyre, quant à lui, d’origine grecque (saturos), est un demi-dieu rustique représenté comme un être à corps humain avec des jambes de bouc, des oreilles allongées et pointues, des cornes recourbées et une queue. (Frères des nymphes, les satyres ont été associés au culte de Dionysos.). Petit rappel, dans la mythologie grecque, Dionysos est le dieu de la vigne, du vin et de ses excès, de la folie et de la démesure. Il est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. Il a été adopté par la Rome antique sous le nom de Bacchus.  Aujourd’hui, ce nom désigne un individu qui se livre sur la voie publique à des manifestations exhibitionnistes, à des attentats contre la pudeur. 

Mais c’est aussi le nom d’un papillon aux ailes variées de brun, de gris, de roux et de jaune, dont la chenille vit sur les graminées. On appelle aussi ce lépidoptère la mégère si l’on sait que c’est une femelle. Bien obligée de vous donner cette définition puisqu’elle existe ! (Je suis désolée d’ôter le charme de ce début de printemps, quand les papillons butinent les premières fleurs du jardin, sans se soucier de nos problèmes linguistiques…). 

Une petite astuce pour ne plus confondre Satire et Satyre. Celui des deux qui garde le y (le i grec) vient de la mythologie grecque, acolyte de Dionysos, portant cornes et queue ! 

Et pour finir en beauté, « l’Après-midi d’un faune » de Stéphane de Mallarmé (1876), monologue d’un faune (créature légendaire proche du satyre), fut mis en musique par Claude Debussy sous le nom de « Prélude à l’après-midi d’un faune » en 1894. À lire ou à écouter si le cœur vous en dit…