De toutes les façons de se quitter, celle-ci est la moins triste de toutes

J’ai plein de choses à vous dire, mais je vais essayer de condenser ! 
           J’avais dans l’idée de vous laisser un petit mot individuel, chacune et chacun étant tellement différent, et en lisant ces lignes, je pense à certaines et certains d’entre vous particulièrement. Mais bon, je suis allée vers la facilité et j’ai opté pour un petit mot collectif. 
           Déjà, je voudrais que vous me pardonniez mes « coups de gueule » et mon caractère pas toujours facile pendant toutes ces années. Ça en a fait rire plus d’un, je sais, et ça en a incommodé certains, j’en suis consciente…
           Mais le souvenir de ces années passées à vos côtés restera indélébile, de même que ce décor qui a si souvent et tellement changé au cours de ces trente dernières années : je veux parler de notre aéroport. Parce qu’à un moment donné, il devient NOTRE AÉROPORT : celui qui nous appartient à 4h30 du matin quand il est encore vide, à 23h ou plus tard quand il s’est enfin vidé, celui que nous connaissons par cœur, plus que n’importe qui, pour l’avoir parcouru en tous sens et à toute allure !
           En cette période de crise, malgré certains comportements détestables, il y a aussi, comme toujours, des élans de solidarité. Une fois passé le choc de certaines incivilités, nous nous rappelons surtout des gestes humains et bienveillants prodigués à ce moment-là.             
           De cette aventure qui a duré 30 ans, je ne garde en mémoire que ces moments privilégiés avec nos clients et mes collègues.
             Ce que je veux dire par là, c’est que lorsque viennent les fameuses évaluations annuelles, malgré la litanie sur les pourcentages et tout le reste, gardez en tête que le vrai service est l’attention que nous pouvons porter à nos clients. Je sais que vous ne vous faites pas d’illusion, car peu d’entre eux écrivent leur reconnaissance, mais le simple fait de mettre de l’humanité dans notre travail lui donne toute sa dimension. C’est elle qui fait que nous pouvons nous regarder fièrement dans la glace, et ça, personne ne nous l’enlèvera jamais.
Je vous souhaite de rester comme vous êtes, et surtout de rester unis.