L’alphabet

 

L’alphabet phénicien serait l’ancêtre des systèmes alphabétiques d’aujourd’hui. Ce peuple de l’antiquité vivait au Proche-Orient, en Phénicie (pardi !), l’actuel Liban.

 D’après certaines découvertes (notamment celle du sarcophage d’Ahiram à Byblos datant de l’an 1000 av. J.-C.), il était composé de 22 lettres, toutes des consonnes. En effet, comme dans toute langue sémitique, chaque pictogramme symbolisait le tout premier son des mots représentés, et ces derniers ne pouvaient commencer que par une consonne. 

Ce n’est que vers 800 av J.-C. que les Hellènes adoptèrent cet alphabet, mieux adapté à leur langue, et le dotèrent de voyelles. À noter que le mot « alphabet » (alphabetum en latin), vient du grec : c’est la composition des deux premières lettres de l’alphabet, alpha et bêta. 

Puis les Étrusques (qui vivaient à cette époque en Toscane actuelle)empruntèrent cet alphabet qui passa ensuite à la main des Romains, donnant ainsi naissance à l’alphabet latin qu’ils diffusèrent dans toute la partie ouest de leur empire. 

Pour la petite histoire, jusqu’à la fin du XIXème siècle, il comptait une lettre de plus ; l’esperlette, que voici : &. C’était une ligature des lettres E et T. Etc., par exemple, s’écrivait : &c. Aujourd’hui, ce signe n’est plus employé que comme un « et » commercial : Père & fils.

 


 Le français

   

L’histoire de notre langue, quant à elle, commence avec l’invasion de la Gaule par Jules César de 58 à 50 av. J.-C. Les conquérants importent le latin vulgaire qui devient la langue écrite, tandis que le gaulois (une langue celte), qui était surtout un langage parlé, continue, même bien plus tard à être la langue usitée dans les milieux ruraux, et ce jusqu’au Vème ou VIème siècle selon certains.

Puis, l’organisation gallo-romaine est mise à mal par une série d’invasions de peuplades, dont les Francs. À la fin du Vème siècle, Clovis, roi des Francs, se fait baptiser et la Gaule devient le pays des Francs, de « Frekkr » qui signifie vaillant, hardi. Ces derniers prononcent le latin à leur manière, ajoutent de nouveau mots et créent ainsi une nouvelle langue : le roman

En l’an 800 Charlemagne impose le latin dans les écoles et les églises, creusant ainsi les différences entre les gens cultivés qui parlent le latin, et le peuple qui, lui, continue de parler le roman. 

Peu à peu, c’est la langue parlée près de Paris qui se répand, le francien (ou le français). François Ier décide en 1539, afin que tous les habitants se comprennent, que les actes juridiques et notariés seront écrits en français. Cette ordonnance signe le début de la « délatinisation ». Cependant, le latin restera jusqu’au début du XVIIIème siècle, la langue diplomatique. Le premier traité à être rédigé en français fut celui de Rastatt avec les Habsbourg en 1714, et notre langue resta la langue diplomatique pendant 200 ans, jusqu’en 1919, date à laquelle le traité de Versailles fut rédigé en français mais aussi en anglais. 

Quant à l’enseignement, il faudra attendre la Révolution française pour que les cours se fassent en français et non plus en latin !

L’histoire de notre langue est bien sûr aussi longue et fournie que l’histoire de notre pays, et ce n’est là qu’un survol rapide de son évolution. 

Mais n’oubliez pas qu’elle est vivante et en permanente mutation ! D’ailleurs, si vous surfez (surf : origine anglaise) sur le net (internet : origine anglaise bien sûr !), faites preuve de prudence (prudentia : origine latine) afin de déjouer les desseins (disegno : origine italienne) des truands (trugo : origine gauloise) qui ont déserté les magasins (makhazin : origine arabe) pour la toile !